Le Romantisme du XIXème siècle

« Nocturne op.  9, N°2 » De Frédéric Chopin

La déclaration d’indépendance des Etats-Unis puis la Révolution française vont fortement marquer les esprits et changer considérablement la vision du développement individuel. Le siècle des lumières fait souffler sur toute l’Europe un vent de liberté que les artistes du XIXème siècle vont célébrer. Le Romantisme, c’est le culte du « moi. » Ecrivains, peintres et compositeurs vont peu à peu s’écarter du rationalisme ou de la recherche du beau idéal pour mieux exprimer leurs sentiments profonds, leurs doutes, leurs émotions.

En musique, cela va coïncider avec l’invention ou le perfectionnement des instruments. En effet, Bartolomeo Cristofori construit le premier « piano-forte » (ancêtre du piano) en 1708. Désormais, l’instrument est doté d’une force expressive plus grande, car l’intensité du son  est liée à la force appliquée sur les touches (le clavecin est un instrument à cordes pincées, insensible à la différence de pression sur les touches, et l’orgue produit des sons grâce à une soufflerie). Le pianofortiste peut donc jouer sur les nuances et enrichir son interprétation. La fabrication de l’instrument sera grandement améliorée au cours des décennies suivantes pour devenir le piano que nous connaissons aujourd’hui.

Après des siècles de domination du clavecin et de l’orgue, le piano s’impose donc comme l’instrument souverain, à ce point tel que le clavecin faillit disparaitre.

Les compositions romantiques requièrent des orchestres toujours plus grands et des instruments différents, toujours plus élaborés. L’objectif est d’avoir un panel très large pour faciliter les contrastes de sonorités, de dynamiques et de rythmes. Les compositeurs utilisent l’orchestration pour produire des œuvres colorées et évocatrices.

Ludwig Van Beethoven commence à composer à la fin du XVIIIème siècle dans le style classique et passera presqu’insensiblement au romantisme. Franz Schubert, Felix Mendelssohn, Franz Liszt, Johannes Brahms sont des compositeurs incontournables de cette époque.

En France, c’est la figure d’Hector Berlioz qui s’impose, surtout dans la musique symphonique (genre privilégié par les romantiques). Charles Gounod (Faust), Georges Bizet (Carmen, L’Arlésienne) ou Camille Saint-Saëns (Danse macabre, le carnaval des animaux) auront eux aussi une grande importance.

Frédéric Chopin nait en 1810 en Pologne d’un père français et d’une mère polonaise. Il vit en Pologne la première partie de sa vie et émigre en France en 1831. Il vit à Paris, capitale culturelle de l’époque, où il se plait beaucoup et où il mène une vie de Dandy. Il rencontre George Sand avec laquelle il noue une relation amoureuse qui dure plusieurs années. Mais il est de santé fragile et tombe très souvent malade. Il meurt en 1849 de la tuberculose.

Pianiste au talent reconnu à son époque, il est aussi compositeur. Cependant, il n’a quasiment écrit que pour son instrument : le piano. De nombreuses œuvres montrent son attachement à la Pologne, sa terre natale. En témoignent les nombreuses « Polonaises » et « Mazurkas » qu’il a écrites. Son histoire et son tempérament font de lui l’archétype du compositeur romantique.

Une écoute : Nocturne Op. 9 N° 2 de Frédéric Chopin par Tiffany Poon

https://www.youtube.com/watch?v=DW4sHKn0aYI

Objectifs de connaissances :

Au 19ème siècle, les compositeurs souhaitent exprimer leurs émotions par la musique. C’est l’époque du romantisme. Le piano devient un instrument de première importance, car il permet de faire des « nuances ».

Frédéric Chopin est un compositeur franco-polonais qui a beaucoup composé pour le piano.

Compétences cycle 1 :

Parler d’un extrait musical et exprimer son ressenti ou sa compréhension en utilisant un vocabulaire adapté.

Compétences cycle 2 :

Exprimer sa sensibilité et exercer son esprit critique tout en respectant les gouts et les points de vue de chacun.

Connaitre et mettre en œuvre les conditions d’une écoute attentive et précise.

Compétences cycle 3 :

Développer sa sensibilité, son esprit critique et s’enrichir de la diversité des goûts personnels et des esthétiques.

Cycle 1 : Dans la salle de motricité, on demande aux élèves de s’allonger au sol et de rester immobile un instant. Au bout de quelques secondes, on lance la musique et on demande aux élèves de bouger en fonction de la musique en gardant au moins une partie de leur corps en contact avec le sol (sans compter les pieds).

Les déplacements au sol se feront probablement lentement et l’enseignant encouragera les attitudes expressives.

Après la séance, les élèves échangeront leurs impressions sur le « caractère » de cette musique. Les propositions sont à accueillir avec bienveillance et on pourra demander d’expliciter certaines propositions.

Cycle 2 et 3 : Après la première écoute, on pose la question : « Qu’avez-vous envie de dire sur ce que vous venez d’entendre ? »

On note au tableau l’ensemble des remarques, on débat sur leur validité. L’enseignant prend soin de ne pas diriger les échanges. Il doit juste être l’animateur et le garant du bon fonctionnement de ceux-ci. Il invite à justifier les remarques, à argumenter une affirmation (cycle 3). Des contradictions peuvent apparaître, il est alors intéressant de les mettre en évidence.

On écoute à nouveau, on vérifie, corrige, améliore, complète les propositions.

L’enseignant(e) s’arrêtera plus particulièrement sur les remarques qui concernent les nombreuses libertés prises avec le tempo. En effet, l’interprète ralentit très souvent s’éloignant beaucoup d’un jeu « métronomique ». Ces « rubatos » (variations de vitesse) sont très expressifs et permettent de souligner certains passages.

Lors d’une séance de sport, on peut proposer aux élèves d’élaborer une chorégraphie simple sur un thème qui aura été évoqué lors de l’échange (tristesse, mélancolie…). L’objectif sera d’exprimer une émotion en utilisant la danse.

Pour aller plus loin :

2ème mouvement de la symphonie n°7 de Beethoven (extrait)

Mélodie d’une beauté singulière accompagnée d’un contrechant expressif, Beethoven disait qu’elle était probablement une de ses meilleures œuvres. Elle a été utilisée un nombre incroyable de fois dans des films.

Autre intérêt de cette vidéo, elle montre une femme cheffe d’orchestre (française) de très grand talent : Laurence Equilbey

https://www.youtube.com/watch?v=52qnO8YEMxA

L’arlésienne de Bizet

Compositeur français, il est l’auteur d’un des opéras les plus joués au monde : Carmen.

L’arlésienne a été composée pour la pièce éponyme d’Alphonse Daudet. Jouée parfois en même temps que les dialogues, elle soulignait ceux-ci, donnait des indications sur les personnages, en indiquait la psychologie… tout comme les musiques de films actuelles !

La direction de l’orchestre est là aussi assurée par une cheffe (française, encore…) : Nathalie Stutzmann

https://www.youtube.com/watch?v=hBlNa9_RCNw

Danse hongroise n° 5 de Johannes Brahms

Virevoltant, fougueux et irrésistible !

https://www.youtube.com/watch?v=QAMxkietiik

Version revisitée…

https://www.youtube.com/watch?v=f5UGmlSWQYs

Songe d’une nuit de sabbat d’Hector Berlioz

Extrait de la symphonie fantastique, il s’agit d’un mouvement puissamment expressif qui mêle burlesque et frayeur… On y rencontre une sorcière et une utilisation du… Dias Irae (voir fiche sur les chants traditionnels)

https://www.youtube.com/watch?v=16mjlffLCjI